Synonymes : Heros urophthalmus, Astronotus troscheli, Astronotus urophthalmus, Heros troscheli, Parapetenia urophthalma.
Historique : Cichlasoma urophthalmus est une espèce connue depuis longtemps, puisqu'elle est décrite par le Docteur Albert Günther du British Museum d’histoire naturel, en 1862. La première importation commence en 1913, ou elle est apparue en Allemagne.
Habitat : Il séjourne dans un habitat hétéroclite, les gouffres remplis d'eau appelés «cenotes» des plaines côtières aux abords des zones sableuses du littoral, dans les estuaires. (Euryhalin), il est capable de supporter de grandes variations de salinité de l'eau, passant des eaux douces, aux eaux saumâtres.
Originaire : Sa localisation ; bassin de la rivière Coatzacoalcos, au Mexique, au sud le long de la côte de l'Atlantique, la péninsule du Yucatan, le Belize et au Nicaragua. Également à Oaxaca, au Mexique et en Floride, Etats-Unis, après avoir été introduit artificiellement.
Description : L'espèce type a été prélevée dans le lac Petén Itzá (Guatemala). Il présente un corps de forme ovoïdale avec des bandes de largeur variable aux nombres de cinq à sept, la première est située juste derrière la tête et la dernière au niveau du pédoncule caudale. La tête est munie d’une bouche légèrement protractile avec trois rangées de dents unicuspides, L’œil est cerclé de rouge. La nageoire caudale est légèrement arrondie, sur sa moitié supérieure une lueur circulaire entoure une tache noire. Cet attribut fait penser à un œil, d’où le nom de l’espèce. Les spécimens vivant en eau saumâtre sont les plus colorés. Le premier rayon de la nageoire dorsale ainsi que l’anale sont des rayons durs (rayons épineux), celles-ci sont bordées de rouge. La robe, est attrayante avec une couleur de base brun-olive, passant de brun-clair voir beige au environ de l’abdomen. Une coloration rosâtre est visible dans la région de la gorge, cette coloration est beaucoup plus intense et s’étale sur l’ensemble du corps en période de reproduction surtout chez le mâle. Les nageoires dorsale et anale sont bordées de rouge. Les nageoires pelviennes et anale sont bleues, les pectorales sont translucides.
Dimorphisme sexuel : Le mâle est plus coloré que la femelle et est légèrement plus grand. La femelle marquée d’une tache noire sur la nageoire dorsale.
Comportement : L’espèce est robuste, territoriale, assez agressif, surtout dans des volumes inférieures à 500 litres. Mieux vaut maintenir les sujets par couple et en bac spécifique, ou alors avec d’autres espèces mais de tailles moindres. Pendant la période de reproduction son agressivité augmente et il défend ardemment territoire et progéniture. Dans certains cas très rare il peut devenir dangereux pour les autres pensionnaires d'un bac communautaire. Il n'hésite pas à infliger des blessures, mais une mise à mort n'est qu'une exception. Ne touche pas aux plantes et ne creuse quand période de reproduction.
Milieu : Le sol est constitué d'une bonne couche de sable, de style quartzite, sur une épaisseur de 7 à 8 cm. L’espèce, ne cause aucun dommage aux plantes, mais il faut mieux les enraciner correctement, l'idéal est dans des pots. Cichlasoma urophthalmus, en période de reproduction creuse des excavations dans le substrat et finit par les déterrer. Vallisneria spiralis, ludwigia repens, echinodorus tenellus et en plante de surface Azolla filiculoides sont les plus approprier. La décoration intérieure de l'aquarium est constituée plutôt de roches plates, galets de rivière, racines aux formes tortueuses, ardoises, et pots de fleurs sont particulièrement appréciés. La décoration ne doit pas être abondante, mais elle doit tout de même procurer un certain nombre de cachettes (sous forme d'arches et de cavernes). La filtration est assurée par une pompe au débit d'environ de deux fois le volume de l'aquarium par heure. Les qualités physico-chimiques de l'eau ici sont secondaires. La température, cependant, doit être, si possible, maintenue entre 20 et 26°C, ce qui constitue l'idéal. Par contre, à l'inverse d'autres cichlidés il n'est pas aussi fragile et le thermomètre peut descendre sous la barre des 21°C pas trop longtemps. Un éclairage modéré lui convient bien.
Reproduction : « Urophthalmus » préfère un pH proche de la neutralité avec une valeur de 7,0 ; une fourchette de 6,8 à 7,2 lui est conforme, la dureté de 6 à 12°Dgh. Mais la première condition, c'est de trouver un couple qui s'entende. La qualité de l'eau a peu d'importance, dès l'instant qu'elle est vieille de quelques jours. Une température de 24 à 28°C convient très bien, les pontes sont observées à partir de 24°C. Les futurs géniteurs prennent possession d'un territoire qu'ils vont défendre contre tous les intrus. Quand la femelle est prête, le mâle parade autour d'elle, cette action peut durer alors plusieurs heures. Puis ils se trouvent un emplacement a l’intérieur de leurs territoire, un support plat comme une pierre ou une racine, qui sera inspectée et nettoyée. Le moment le plus attendu est visible lorsque le tube de ponte (oviducte) de la femelle et l'organe du mâle (spermiducte) apparaît juste avant le frai. Tout d'abord la femelle fait plusieurs passages en se frottant sur le site de ponte sans déposer ses œufs pour s’assurer que tout est correcte. Puis, celle-ci se libère de ses œufs, adhésifs au nombre de 100 à plus de 600, suivant la maturité de la femelle. Le mâle, vient féconder immédiatement les œufs. L’acte de reproduction peut durer deux ou trois heures. Sitôt le frai terminé, la femelle veille sur les œufs, en les ventilant à l'aide de ses nageoires. Le léger courant ainsi crée permet qu'aucune particule ne vienne se déposer, empêchant le développement de champignons. Les parents sont très vigilants et ils n’hésitent pas à poursuivre un éventuel intrus. La naissance des jeunes intervient après 7 jours d’incubations à 28°C, ils mesurent 6 mm (les parents fragilisent les chorions, en prenant les œufs en bouche et ainsi libère les jeunes). Les parents aussitôt transportent les alevins dans d’autres cavités creusées dans le sol. Les nids peuvent faire 10 cm de profondeur et de 10 à 45 cm de diamètre. On peut dire que dans l'ensemble le couple se partage les taches. La femelle s’occupe plus de sa progéniture, tandis que la mâle est beaucoup plus attentif sur la protection du territoire. Libérées les larves résorbent leur vésicule vitelline, durant ce stade les jeunes restent groupés au ras du sol. Après 5 jours, les premiers jeunes atteignent le stade de la nage libre, les premières aliments sont distribuées, infusoires et jaune d'œuf dur. Ils sont capables de se nourrir de nauplies d'Artémias salina. A partir de ce moment, ils se déplacent toute la journée en essaim, sous la protection des parents pendant une très longue période puisque celle-ci peut durer jusqu’à 6 semaines, leurs croissances est lente. Il faut effectuer de régulièrement des renouvellements d'eau et assurer une bonne aération.
Nourriture : Carnivore et omnivore, il accepte très facilement tous les types de nourritures proposés par le commerce, une ou deux fois par semaine, il est souhaitable de lui offrir de petites proies vivantes, il a une prédilection pour les crevettes, escargots, vers , les larves d'insectes , les artémias adultes. Les algues, des feuilles de salades et épinards blanchies. Le congelé est aussi fortement apprécié.
Remarques : L'espèce est prolifique. Maintenu dans une eau qui dépasse les 27°C, il est préférable de prévoir une oxygénation du milieu.
Taille : Mâle ± 39 cm, femelle ± 33 cm. En aquarium la taille pour un mâle dépasse rarement les 20 cm.
Eau : pH: 6,8 à 7,8. Dureté : de 6 à 25°dGH.
Température : 20 à 29°C, optimal 24°C.