Synonymes : Polycentrus tricolor.
Historique : Décrite en 1848 par Müller et Troschel. La première importation en Europe commence en 1907, elle a lieu en Angleterre grâce au commandant Vipan. En Allemagne elle fait sa première apparition en 1909 par l'intermédiaire de J.P. Arnold .
Habitat : Il séjourne dans des rivières aux courants lents, marigaux, criques dans des étendues d'eaux peu profondes. Son environnement est composé d'une végétation dense et de racines d'arbres.
Originaire : Nord-est de l'Amérique du sud ; Trinidad, Guyana, Vénézuela.
Description : Le corps est très haut et fortement comprimé dans le sens latéral. Les mâles ont un aspect général plus costaud et une teinte plus sombre. Les sujets adultes possèdent une belle bosse frontale qui leur donne un air abrupt. Les deux sexes ont trois bandes sombres agencées en étoile sur la tête, et qui restent visible en tous temps, même en période de reproduction. La première, partant de l’œil, passe par le front pour s'achever à la racine de la dorsale, poussant parfois jusque sur les premiers rayons durs. La seconde s'étend de l’œil jusqu'à la pointe du nez. La troisième prend naissance dans la pupille pour mourir devant la racine de la ventrale. La dorsale, est festonnée de blanc et translucide, possède à son tiers inférieur une bande horizontale noire depuis le début de la nageoire jusqu'à la quasi fin de celle-ci. La caudale est de forme ovale et transparente. La nageoire anale est de couleur grise, lisérée de blanc, translucide et montre une bande turquoise à émeraude qui s'étend sur presque toute la longueur. Tout le corps est constellé par une multitude de points ou de petites taches qui brillent de reflets turquoise à émeraude. Durant les phases de couleur claire ( par exemple hors de la période de frai ), ces teintes sont inversées, et notre poisson montre des taches gris foncé à noir sur un fond gris-brun. Il atteint la taille de 10 cm , un peu moins cependant pour les femelles. Sa couleur de fond va du brun clair au noir velours cette coloration est très influencée par l'humeur du poisson, ainsi que son environnement. Les femelles ont une teinte de fond plus claire. En temps normal elles ont un aspect gris souris, elles deviennent claires et lumineuses en période de frai, ne gardant que les trois bandes crâniennes comme élément marquant. Le reste du corps montre une couleur ennuyeuse du gris perle au brunâtre. Les femelles sont plus petites que les mâles 8 cm, et ont un aspect général moins rébarbatif avec une bosse frontale plus discrète. On les reconnaît bien en période de frai à leur corps plus arrondi et plus charnu.
Dimorphisme sexuel : Les femelles sont plus rondes durant la saison de ponte et généralement de couleur plus claire. Le mâle est totalement noir en période de reproduction en dehors de cette période il est brun.
Comportement : Cette espèce est solitaire pacifique, le comportement intraspécifique est correct. Il vie souvent cachée parmi la végétation. Mais attention aux petits poissons car c'est un prédateur nocturne, il attend en embuscade, actif au crépuscule et la nuit. Il peut vivre en cohabitation mais avec des poissons calmes et de même taille. Parmi un groupe de Polycentrus schomburgki, un dominant se révèle rapidement, le plus souvent, de sexe mâle. Il s'octroie alors un territoire sur lequel il ne tolèrera aucun concurrent. Ce ne sera qu'au moment du frai que madame sera un court moment admise sur le lieu de ponte.
Milieu : Un bac spécifique est l'idéal pour le maintenir dans des conditions optimal comparable à ses eaux d'origine. Un aquarium d'une cinquantaine de litres suffit, pour un couple. L'aménagement se compose d'un sable fin de couleur sombre. Une végétation imposante en périphérie ; Vallisneria, Amazone. Une couverture de plantes flottantes, est particulièrement important pour cette espèce, pour lui fournir une lumière diffuse autrement il faudra se résigner à le voir que furtivement. Prévoir de nombreuses cachettes faites de roches, moitiés de noix de coco, pots à fleurs couchés, et de racines. Le maintenir dans une eau de pH 6,3 à 7,2, avec une Dureté de 8 à 20°dGH, pour une température de 22 à 26°C. La filtration doit être performante ( gros mangeur ).
Reproduction : En période de frai, ce Nandidé change d'aspect très fréquemment. Si en temps ordinaire, cette espèce peut sembler un peu terne et discrète, en temps de reproduction les mâles sont du noir le plus profond et les femelles presque blanches. La ponte est favorisée par un changement d'eau conséquent accompagné d'une élévation de température jusqu'à 28-30°C. Les valeurs chimiques de l'eau sont ici assez secondaires, une Dureté de 15°dGH et un pH autour de 6,8 à 7 est largement suffisants. Des valeurs plus hautes peut compromettre, une envie de pondre. Le frai proprement dit se passe de façon assez simple. Le mâle, en des mouvements tressaillants, conduit la femelle qui est bien reconnaissable à son ventre rebondi et argenté, vers la grotte qu'il a préalablement nettoyée. Inlassablement, il s'approche d'elle, la gueule ouverte, les nageoires déployées à craquer, le corps penché vers le bas. En guise d'apaisement, elle se penche sur le côté, pour lui présenter son ventre brillant et rebondit. La femelle devient encore plus claire, devenant un cran plus sombre quand le mâle regagne son refuge. Enfin, après de nombreuses invitations, elle le suit dans la chambre nuptiale. Durant la soirée et la nuit, se sont plus de 600 œufs qui seront déposés sous la voute d'une grotte ou sous une feuille. Il faut remarquer que les œufs sont petits 0,5 mm et au début presque sphériques et transparents. Ils sont accrochés au substrat par un filament. Après la ponte, le mâle chasse la femelle, et elle doit donc être enlevée. Le mâle seul surveille et s'occupe des soins de la ponte. Au bout de trois jours environ les jeunes éclosent et nagent librement après 7 ou 8 jours. Les alevins sont voraces et consomment leur propre poids en nourriture quotidienne, pour éviter tout cannibalisme, les alevins doivent être isolés par taille. Des changements d'eaux régulier sont à prévoir à cause des déjections importantes, plus une bonne filtration.
Nourriture : Son aspect général ne laisse aucun doute sur sa nature. Sa gueule très extensible lui permet d'avaler des proies de grande taille, même si sa préférence va plutôt vers les petits poissons. Carnivore il ne mange donc que des proies vivantes; petits poissons, les larves de moustiques, vers de terre, insectes aquatiques, de crustacés, Tubifex. Il n'accepte aucun aliments secs et ne se résigne à la nourriture congelée que contraint et forcé. En cas de force majeure, on pourra quand même lui proposer du cœur de bœuf, des moules ou de la viande hachée.
Remarques : Il dévore des poissons dont la taille peut aller jusqu'à la moitié de la sienne. Son instinct de chasseur sera stimulé par des proies adaptées. Il faut veiller à ne pas lui offrir des pièces trop grandes, car il a facilement les yeux plus grands que le ventre. En cas de forte chaleur, le métabolisme de ce prédateur est tellement accéléré que son appétit atteint des niveaux démentiels.
Particularités :Son adaptabilité à la couleur de son environnement ( mimétisme ) et la rapidité de ces ajustements en font un parfait chasseur. Il peut rester des heures durant aux aguets, attendant patiemment que quelque chose de comestible apparaisse dans son champ de vision. Il se précipite alors comme une flèche sur sa victime qui est avalée en un éclair.
Taille : Mâle10, femelle 8 cm.
Eau : pH: 6,3 à 7,2,. Dureté : 8 à 20°dGH.
Température : 22 à 26°C.