Ancistrus dolichopterus

Synonymes : Ancistrus cirrhosus, Loricaria plecostomides, Hypostomus schneideri, Plécotomus auculeatus.
Historique : L'espèce est décrite pour la première fois en 1840 par Valenciennes, mais c'est Kner qui lui donna sont appellation définitif en 1854.
Habitat : Il peuple les cours d'eau rapides et clairs du bassin amazonien. Se fixe aux rochers ou aux végétaux ( racines, branches d'arbres ), tombés dans l'eau.
Originaire : Amérique du sud, Guyane, Guyana, Surinam, nord du Brésil,
Description : Il appartient à la famille des Loricariidés, dans laquelle nous retrouvons aussi les Peckoltia, les Otocinclus ou encore les Loricaria. Le corps est massif et trapu, protégé par des plaques osseuses avec un dos légèrement bombé, tandis que la région ventrale reste aplatie et nue. La tête est particulièrement massive, avec les yeux situés au sommet du crâne, permettant au poisson de repérer d'éventuels prédateurs. La coloration oscille entre un brun crème et un marron foncé, suivant le milieu où évolue notre poisson; il ne s'agit pas d'une homochromie très efficace, mais cela lui suffit. En période de stress, la couleur de base est alors pratiquement blanche tandis qu'apparaissent des stries irrégulières sur les flancs et le dos. Un spécimen présentant une telle robe à plein temps indique un mauvais état psychique certainement du à un manque de cachettes, ou un individu dominé. Les nageoires sont relativement larges, avec des premiers rayons durs particulièrement effilés; ceux-ci se transforment en véritables aiguilles lors d'un danger. Si l'Ancistrus se sent pris au piège, il raidit alors son corps et déploie ses nageoires aux extrémités redoutables. On retrouve ce même système de défense chez d'autres Loricariidés ou chez les Callichthyidés, comme les Corydoras. L'Ancistrus sort et déploie également ses épines jugulaires, bien cachées derrière les ouïes lorsqu'il est au repos. Une petite bande blanche ornant la caudale et la dorsale est particulièrement visible chez les jeunes. Ceux-ci présentent une robe marron foncé constellée de petits points blancs.
Dimorphisme sexuel : La femelle est plus petite, le meilleur moyen est d'observer les tubercules présents sur le museau du mâle. Ceux ci forment des bouquets ( soies fasciculées implanté sur le pourtour de la tête et la partie antérieure de la gueule, qu'il est impossible de ne pas voir. Attention car seuls quelques tubercules sont visibles chez certains mâles. La femelle porte aussi ces excroissances mais elles sont beaucoup moins développées.
Comportement : Robuste, il convient parfaitement pour l'aquarium communautaire. Inoffensive pour les autres poissons, sauf exception. l'Ancistrus n'est pas vraiment un poisson calme, surtout en période de reproduction, il a vraiment du caractère. Bien que les femelles soient souvent très calmes, ce n'est pas toujours le cas de leurs compagnons qui ont une véritable notion du territoire. L'agressivité ne commence pas avant l'âge de 2 à 3 ans, pour impressionner ses éventuelles adversaires il n'hésite pas à hérisser ses excroissances céphaliques et ses nageoires, puis à engager le combat.
Milieu : Il fait mieux prévoir un bac de 250 litres, pour un seul mâle et deux-trois femelles. L'eau d'une température de 20 à 28°C, optimal 24°C, pH 6,5-6,9, et une Dureté maximale de 24°dGH. doit être bien aérée, tout au moins pendant la période d'acclimatation, qui semble plus délicate. Il se plaît dans tout aquarium dont l'éclairage est intense ( stimulation de la pousse des algues ). La filtration doit être puissante, 2 fois le volume de l'aquarium en 1 heure, avec un rejet en surface pour bien oxygéner le milieu. Pour l'espèce, la présence de noix de coco, de débris de pots de fleurs, de quelques surplombs étroits créés par des pierres ou des enchevêtrements de racines de tourbière lui procure de nombreuses cachettes dans lesquelles il se sent en sécurité. Il peut aussi se constituer un territoire. Des plantes solidement enracinées agrémentent l'habitat, mais sans démesure. L'entretien régulier des masses filtrantes est assuré toutes les 4 semaines. Prévoir un changement d'eau hebdomadaire de 20 à 30 %.
Reproduction : Dans mon bac de 1 000 litres, avec une eau à 24°C, un Ph de 6,5 le matin 6,8 le soir, une Dureté de 7°dGH un KH de ( 3 ) , avec un renouvellement de 20 litres d'eau par jour, j'ai des pontes toute l'année ( 3 mâles et 6 femelles ). Pour déclencher une ponte pour les bacs plus petits, il faut effectuer des changements d'eau régulier et important de 20 à 25% et légèrement plus froide de quelques degrés et ainsi recréer la saison des pluies. Certains éleveurs rajoutent des cylindres et des tubes PVC de 5 à 6 cm de diamètre coupés dans leur moitié pour former des grottes disposées de telle sorte qu'un léger courant passe à l'intérieur. La parade commence par le mâle qui déploie alors tous ses charmes, nageoires dressées, effectuant des petits bonds pour parader devant la femelle. Pendant le frai, les protagonistes paradent dans les mêmes règles que les plécotomus . Après quelques poursuites endiablées, ils se frappent avec les nageoires et finissent même parfois par se blesser ( très rarement ). Quand le couple s'est formé, le mâle tente d'amener la femelle à pondre en lui prodiguant une stimulation de la nageoire anale. Puis les partenaires disparaissent dans le site de ponte choisi, qu'ils ne quittent pratiquement plus. En soirée, ou la nuit, la femelle dépose entre 40 et 150 œufs ( suivant la grosseur de la femelle ), en une masse compacte. Ils sont fortement adhésifs, gros de 2 à 2,5 mm de diamètre et de couleur jaune. Elle abandonne le site de ponte dès que le mâle a fécondé les œufs, et n'a plus le droit d'y pénétrer. Seul. Le mâle est très attentif à sa progéniture, il suce les œufs, les fait rouler dans un mouvement de va-et-vient,de manière à les oxygéner, par cette opération finalement, il les délivre de leur membrane. Après 5 à 8 jours, suivant la température, les larves éclosent. Elles mesurent plus de 10 mm et vont vivre encore une semaine sur la réserve de leur sac vitellin. Les alevins, d'une taille de 15 mm, n'apparaissent qu'au moment de la nage libre. Ils semblent chercher les endroits les plus sombres et ne s'éparpillent que lors des distributions de nourriture. Ils se déplacent par petits bonds ( comme dans la Nature ), pour ne pas être entraînés par le courant. En premier, l'alevin mange de la très fine nourriture verte ( Tetra Tabimin ) réduit en poudre. Puis ensuite des petits pois écrasés et des nauplies d'artémias. La croissance est rapide les premiers semaines avec une nourriture adaptée, puis elle ralenti. Pendant cette période il est important de faire des changements d'eau régulier d'une qualité identique.
Nourriture : Essentiellement végétarien : paillettes, comprimés, végétaux congelées, petits pois écrasés, courgette, épinard, carotte, feuille de salade préalablement bouillie. En complément il apprécie de temps à autres des larves de moustiques.
Remarques : Souvent dénommer Ancistrus temmickii, il s'agit cependant d'une erreur et la presque totalité des poissons importés sont des dolichopterus. Il est important de permettre l'ingestion de grains de sable et de petits fragments de bois, qu'il détache en râpant la surface des racines de tourbières ( aide à la digestion ). Il faut faire très attention pour le capturer avec une épuisette pour ne pas le blesser, car Les rayons durs de ses nageoires dorsales et pectorales constituent autant de pointes acérées qui, en position dressée, lui servent à s'accrocher
Particularités : Grâce à leur bouche en forme de ventouse (qui par ailleurs leur permet de racler les algues sur pratiquement tout type de surface), ces poissons peuvent se fixer aux rochers ou aux végétaux tombés dans l'eau. Ceci leur évite de trop grands efforts car il s'agit là de mauvais nageurs. L’œil, qui est dépourvu de muscle et muni d'une membrane lui permettant de contrôler l'intensité de la lumière. Ce petit repli caractéristique recouvre presque totalement l'iris dans la journée; il se rétracte en partie au crépuscule et en totalité en période nocturne.
Taille : Mâle 13, femelle 10 cm.
Eau : pH: 6,5 à 6,9 ( 7,8 maximum ), il préfère les eaux acide. Dureté : de 5 à 24°dGH.
Température : 20 à 28°C, optimal 24°C.