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Synonymes : Moenkhausia agassizi, Moenkhausia australis, Moenkhausia filomenae, Poecilurichthys agassizi, Tetragonopterus sanctaefilomenae.
Historique général : Le genre Moenkhausia a été créé en 1903 par Eigenmann, en l'honneur de son ami le professeur William J. Moenkhaus, un zoologiste du Musée de Paulisto à Sao Paulo (Brésil). Il est largement représenté dans le centre du bassin amazonien et les Guyanes. Il ressemble beaucoup au genre Astyanax qui ne fréquente que la périphérie de cette zone et auquel il est apparenté. Selon Géry, 1977, le pédoncule caudal garni d'écailles chez Moenkhausia et par contre dépourvu chez Astyanax a une fonction dans la colonisation de certains biotopes. Des 40 espèces environ qui composent le genre Moenkhausia moins d'une dizaine sont bien connues en aquarium. Deux d'entre elles, oligolepis et sanctaefilomenae se ressemblent intimement. En revanche la troisième, pittieri, diffère considérablement avec un corps plat et haut.
Historique : L'espèce a été décrite par Steindachner en 1907. En 1914 la première importation fut réalisée par Kropac, pour la ville de Hambourg (Allemagne).
Habitat : Dans son milieu naturel, il vit en bancs dans des eaux claires, stagnantes des marécages ou à courant lent des ruisseaux de la forêt tropicale. La végétation y est très épaisse et exubérante. Il évolue dans des eaux en général très peu minéralisées.
Originaire : Amérique du Sud ; De l’Ouest du Brésil, du Paraguay et de l’Argentine (Rio Paraguay, Rio Parana, Rio Paranaïba).
Description : L'espèce possède un corps trapu ce qui lui donne un aspect de puissance. La tête de forme massive est dotée de grands yeux, au bord rouge sang. Il se reconnaît à sa couleur argent brillant à gris fumé et à la large tache noir hâlée de blanc sur le pédoncule caudal. Il atteint 6 à 7 cm de long.
Dimorphisme sexuel : Les deux sexes ont une taille quasi-identique. La seule différence visible est un ventre plus développé chez la femelle mature.
Comportement : Très robuste, Paisible, grégaire, il doit vivre en groupe. Une douzaine d'individus constitue une bonne base. Moenkhausia sanctaefilomenae à la même attitude que ses cousins. Chaque mâle défend sa place en délimitant un petit territoire qu'il défend envieusement. Il réagit à toute approche par une position d'intimidation qui consiste à dresser et à déployer au maximum ses nageoires, puis à tourner autour de l'intrus de longs moments. Ces menaces sont complètement inoffensives. À la période du frai, seule les avances des femelles, prêtes à pondre, sont tolérées. Il peut être maintenu en aquarium spécifique ou en bac d'ensemble, mais alors avec d'autres espèces pas trop petites. Vivace il parcourt l'ensemble du bac, en faisant quelque fois des petites pauses sous les plantes flottantes ou sous les grandes feuilles.
Milieu : Pour le maintenir dans des conditions acceptables, le bac devra avoir un volume minimal de 150 litres. Un substrat de couleur sombre, avec un décor composé de racines de tourbière très tourmentée. L'ensemble est garni de plantes submergées et flottantes. Les premières lui rappelles sont biotope et peut servir de refuge à une femelle qui risque d'être pourchassée par un mâle trop entreprenant. Les secondes procurent de l'ombre, exemple : Ceratopteris, Pistia. Mais dans tous les cas il faut choisir des espèces robustes car il a une très forte attirance pour grignoter légèrement, les pousses tendres. En règle général la partie centrale est dépourvue de végétation, elle est laissée libre pour la nage libre. Mais il faut quand même rajouter une épaisseur de 8 cm de mousse de Java qui sert de réceptacle pour les œufs. Un éclairage modéré lui est préférable. Sa tolérance pour l'eau est grande pour un characidé, en effet les paramètres physico chimiques de l’eau varies énormément suivants les saisons ; pH compris entre 5,0 et 8,0 l'idéal 6,5-6,8 Dureté de 4 à 25°dGH l'idéal 4-8, température 22-26°C. Une filtration de préférence sur tourbe, de 2 à 3 fois le volume par heure est correcte, avec un rejet juste au-dessus de la surface assure oxygénation et petit courant. De fréquents changements d'eau, sont assurés chaque semaine, d'une valeur de 20 à 25% du volume. Il se montre en revanche sensible à toute variation brusque de l'eau. Il faut en tenir compte lors des renouvellements partiels d'eau et des changements de milieu (transfert d'un bac à un autre ou transport dans des récipients).
Reproduction : On peut séparer mâles et femelles environ trois semaines avant d'introduire un couple. Les futurs parents sont bien nourris et en particulier chaque jour avec des nauplies d'artémias. Ainsi ils ne se précipitent pas sur les œufs pondus. Pour mettre toutes ses chances de son côté, il vaut mieux opter pour un bac de ponte, le volume conseillé est de 60 litres, mais ils peuvent pondre dans un bac plus petit, muni d'un couvercle et dont le sol peut être recouvert d'une fine couche de sable de type Loire (facultatif) avec une bonne épaisseur de mousse de Java 8 à 10 cm. Le bac ne doit pas être éclairé et si possible placé dans une pièce où il ne reçoit pas la lumière du soleil. La première chose à faire est d'ajuster les paramètres du bac d'ensemble à celui du futur bac de reproduction avec beaucoup de précautions. Car pour réussir, il faut que la dureté est une valeur de 2 à 3,5°dGH maximum et le KH ne doit pas dépasser 2, la température est portée à 26-27°C. Une petite filtration sur tourbe est le petit plus. Puis introduire un couple. Le frai commence généralement le matin, au cours d'une parade nuptiale très vive, le mâle tente de charmer la femelle. Il virevolte autour d'elle en exhibant une livrée qui prend un aspect noir éclatant dû à l'excitation. Après avoir papillonné longuement, il tourne son ventre vers l'orifice sexuel de sa compagne, en se positionnant en forme de S. Il utilise sa nageoire dorsale pour la maintenir près de lui. Après un léger tressaillement, les deux partenaires commencent l'émission simultanée de sperme et d’œufs parmi la mousse, ou bien en pleine eau dans la zone la moins éclairée. À chaque accouplement, très bref, 6 à 10 œufs, relativement grands et de couleur jaune clair, sont émis. Ils sont semi-adhésifs et beaucoup se perdent dans la Mousse de Java. Les pauses sont assez courtes après chaque enlacement, l'ardeur du mâle est sans limite. Il a tôt fait de poursuivre à nouveau la femelle à travers le bac. Mais la fatigue finit par gagner et la séparation s'allonge pour devenir définitive. La ponte compte au maximum 160 œufs. On retire les géniteurs et on obscurcit éventuellement les parois du bac pour protéger les œufs puis les alevins de la lumière. Les œufs éclosent en 24 à 48 heures, à une température comprise entre 26 et 27°C. Les nouveau-nés adhèrent aux plantes et aux vitres. Le quatrième ou le cinquième jour, ils nagent librement et commencent à se pigmenter. Le régime alimentaire des premiers jours est essentiel. Les jeunes affamés, se déplaçant le plus souvent à la surface, doivent recevoir une nourriture vivante qui évolue le plus longtemps possible dans cette zone (plancton de mare et rotifères d’élevage). Après une semaine, les alevins nagent dans les différentes couches du bac. On ajoute au menu des nauplies d'artémias. Les éléments d'obscurcissement sont ôtés progressivement. Les alevins grandissent lentement. Pendant toute cette période il faut apporter un grand soin à l'hygiène du bac, avec des renouvellements partiels d'eau de 20 % semaine. Surtout faire attention à ne pas bouleverser les paramètres physico-chimiques du milieu.
Nourriture : Petites proies vivantes ; Drosophiles, petits cafards, petits vers, larves de moustiques, chironomes, daphnies. Accepte sans difficulté les aliments secs, lyophilisés et congelés (chair de moule et de crevette). Il est recommandé de lui apporter une nourriture végétale sous forme de comprimé, de flocons au moins une fois par semaine.
Remarques : Le Tétra est particulièrement sensible aux brusques changements de la qualité de son eau. Il convient donc d'observer la plus grande douceur pendant les renouvellements d'eau. Maintenu seul il devient dépressif, reste terne, ne s'épanouit pas et se montre alors sensible aux maladies.
Taille : Mâle, femelle 6 cm.
Eau : pH: 5,0 à 8,0
idéal 6,5-6,8. Dureté : de 4 à 8°dGH, peut supporter 25°dGH pendant une période courte.
Température : 22 à 26°C,
idéal 23-24°C.
Pour la reproduction : 26-27°C.