Photo /http://estalens.fr
Synonymes : Platypoecilus, perugiae, poecilia perugiae.
Historique : Elle appartient à la famille des Poeciliidés, Garman 1895, sous-famille des Poeciliinés, Garman1895, sou genre Limia, Poey 1854. Le nom de l'espèce rend hommage au Docteur Abert Perugia. Les descripteurs de l’espèce sont Evermann, et Clark en 1906. Les premières importations débutent en 1948.
Habitat : Il colonise les eaux les plus diverses, stagnantes ou courantes, où la température atteint de 27 à 30 °C. On en trouve même dans des étendues d'eau en terrain très plat, dans des mares où le milieu est plus frais 24 à 26 °C.
Originaire : Son aire de répartition va de Santo Domingo au Sud de la République Dominicaine (île d'Haïti) jusqu'au Lac Enriquillo.
Description : On a distingué deux formes de Poecilia. perugiae, toutes deux originaires du même endroit. La première forme est petite (mâles 2 centimètres, femelles 4 centimètres) et la seconde forme est plus grande (mâles 5 à 7 centimètres, femelles 5 à 8,5 centimètres). Les deux formes présentent souvent des différences de coloration. Le corps est de spécificité assez élevée, la tête est grande et pointue. Les deux sexes ont une couleur de base gris-brun. Les mâles dominants arborent des rangées d'écailles aux intenses irisations bleues. Sur un fond constitué de 5 bandes verticales prédomine une bande latérale sombre qui s’étend sur toute la longueur des flancs. Les mâles dominant ont la partie pectorale blanche vivement teinté d’orange. Leur dorsale peut dans certains cas être à ce point mouchetée de noir qu’elle semble quasiment noire. Assez rarement, on rencontre des mâles avec une caudale rouge. Toutes les autres nageoires sont incolores. Les femelles présentent au milieu inférieur de la dorsale une petite tache noire qu’on rencontre également chez toutes les femelles du sous-genre Limia. Toutes les autres nageoires sont incolores.
Dimorphisme sexuel : Le mâle porte un gonopode (Organe copulateur), la partie pectorale est teinté d’orange ; Cette zone reste blanche chez les femelles et les jeunes. Une tache noire est présente sur la nageoire dorsale des femelles au milieu inférieur.
Comportement : Robuste, vivace. Ce poisson convient en bac communautaire, mais il est préférable de le tenir en bac spécifique. Il est intéressant, pour les personnes qui veulent se débarrasser de certaines algues (Algues vertes Chlorophycées) de leurs aquariums c'est un brouteur d'algues. Il a besoin d'un grand d'espace pour la nage libre, et d'une plantation dense adaptée à de l'eau dure. Un sable grossier avec quelques racines et des pierres lui convient parfaitement. À maintenir en groupe de plusieurs individus (5 – 10).
Milieu : Prévoir au minimum un 100 litres pour 5 à 6 individus. Il n’est pas rare de voir des exemplaires atteindre des dimensions de l’ordre de 7 à 9 cm, voire 10 cm pour les femelles. La conservation d’une bonne souche rend nécessaire de veiller à la bonne qualité de l’eau. L’espèce doit disposer d'une grande zone libre pour la nage, et d'un couvert végétal. Le fond est recouvert d'une couche de sable type Loire. Des éléments décoratifs comme des pierres amoncelées ou des racines de tourbière tourmentées offrent des possibilités de retraites supplémentaires aux individus dominés. Limia perugiae est tolérant sur les paramètres physico-chimiques de l’eau, mais elles doivent rester dans des moyennes acceptables. Un pH 7,0 à 7,5 et Dureté entre 5 à 25°dGH. La température oscille entre 24°C et 28°C. L'eau est énergiquement filtrée avec un débit toutefois non exagéré environ une à deux fois le volume par heure. La mise en place d'un aérateur est également souhaitable. Il est facile de maintenir une qualité d'eau constante en changeant environ, toutes les semaines 25 % du volume d'eau et en nettoyant les masses filtrantes toutes les quatre semaines. Lors des renouvellements d'eau, ces derniers supportent et apprécient même un apport de sel marin. Pensez aussi à mettre en place un couvercle ajusté pour ce sauteur hors pair. D’apparence pacifique son comportement est parfois trompeur. Une hiérarchie axée sur la sexualité s'établit par des rivalités entre mâles et femelles. Les dominés sont alors obligés de trouver des refuges. La stabilité n'est possible que lorsqu'un mâle s'est approprié le cheptel des femelles. Il faut s'assurer que le nombre de femelles est bien supérieur à celui des mâles (1mâle pour 4 femelles).
Reproduction : Très prolifique dans des cuves supérieures à 150 litres. Attention l’aquarium doit compter de nombreuses cachettes et des plantes (notamment de surface) qui aident à soustraire les alevins à une éventuelle voracité des parents. Le meilleur résultat est réalisé, avec des femelles adultes dont la longueur est supérieure ou égal à 7cm. Le mâle possède un organe sexuel appelé « gonopode », qui est une transformation de la nageoire anale, et plus particulièrement des 3e et 5e rayons de cette nageoire. L'organe sexuel est actionné par l'intermédiaire de la colonne vertébrale. La structure de l'organe sexuel des femelles est très simple : une ouverture obstruée par une membrane, se situant derrière l'anus, à proximité de la nageoire anale. Le mâle doit dégager cette ouverture avec la pointe de son gonopode, y introduire les deux-trois premiers millimètres de celui-ci, membre tourné vers l'avant (en direction de la tête), puis libérer ses spermatophores, (organes contenant les spermatozoïdes). Les spermatozoïdes fécondent alors les œufs ou sont stockés dans les plis membraneux de l'oviducte. Pour choisir les meilleurs reproducteurs, on remarquera facilement les poissons sains grâces aux saccades gonopodiales : un bon mâle actif ne cesse d'amener son organe sexuel vers l'ouverture génitale de la femelle et tamponne ses flancs avec la bouche, dans les régions abdominales et génitales. Les parades sexuelles sont très compliquées à décrire : le mâle se présente frontalement ou latéralement, par rapport aux femelles, vibrant et balançant son corps. La femelle laisse s'accoupler avec le plus attrayant. Il s'agit bien souvent du mâle dominant le plus développé. Les femelles gravides se reconnaissent à une tache de gestation qui se développe à l'arrière de l'abdomen, et à leur volume croissant. Une femelle peut produire entre 10 et plus de 100 alevins, selon la taille et son âge. Ceux-ci sont libérés toutes les 3 à 4 semaines, en fonction de la température de l'eau. Sortis du corps de la femelle, les alevins sont encore enfermés dans l'enveloppe de l’œuf, qui se déchire presque instantanément et libère l'alevin qui nage aussitôt. Assez grands d’une taille de 7 mm, les nouveau-nés naissent complètement développés et sont immédiatement capables de mener une vie indépendante. Ils commencent rapidement à chercher de la nourriture. Celle-ci se compose de zooplancton vivant, de nauplies d'artémias, d'aliments artificiels et de végétaux divers. Dans de bonnes conditions (apport de sel de mer), la croissance est rapide.
Nourriture : Gros mangeur. Il est préférable de faire plusieurs distributions par jour de nourritures ; algues, épinards cuits et très finement coupé, salade, aliments en paillette, ver de vase, larves d'insectes, insectes. Et aussi des comprimés.
Remarques : Selon l’âge et la taille de la génitrice, celle-ci peut donner naissance de 10 à 100 alevins. En bac spécifique, un léger appoint de sel dans l’eau favorisera la croissance des jeunes.
Particularité : En bac spécifique, perugiae peut être tenu à une température de 28 à 30°C.
Taille : Mâle 2 à 7, femelle 4 à 8,5 cm.
Eau : pH: 7 à 7,5. Dureté : de 5 à 25°dGH.
Température : 24 à 30°C,
optimal 26°C.