Synonymes : Barbodes barilioides, Barbus faciolatus, Capoeta barilioides, Puntius barilioides.
Historique : La famille des Cyprinidés compte une très grande diversité d'espèces, puisqu'on en a répertorié plus de 2 000, réparties en Europe, Afrique, Amérique du Nord et Asie. Aussi bizarre que cela puisse paraître, elle n'est pas représentée en Amérique du Sud. Les Cyprinidés sont des poissons bien connus des aquariophiles, puisque le célèbre poisson rouge, Carassius auratus, en est un. Certains représentants de cette famille portent des barbillons. La bouche ne compte pas de dents, exceptées sur les os pharyngiens. Localité type: " rivière Solwezi, un affluent de la rivière Chifulowa", système du fleuve Zambèze. L’espèce a été décrite une première fois en 1868 par l’ichtyologiste A. Günther, puis en 1914, par Boulenger. La première importation commence en 1963.
Habitat : Il colonise les rivières aux débits lents, les plaines inondables, les lagunes permanentes et les lacs, toujours dans des eaux très bien oxygéné à une faible profondeur. La minéralisation y est très douce à moyennement dure de 3 à 10°dGH. Le pH, quant à lui, est légèrement acide et se situe autour de 6,5 en raison de la présence d'acide humique provenant de la décomposition des végétaux dans l'eau.
Originaire : L'espèce est présent en Afrique centrale, orientale et australe ; Angola, dans la partie Nord de la Rhodésie (Zimbabwe), République démocratique du Congo, la Zambie, le Zaïre.
Description : Il présente un corps allongé, et svelte les flancs sont plat, surtout le mâle. Sa robe est légèrement différente suivant son lieu de capture, elle varie d’un vert rouge pâle au rouge et le ventre rouge vif à orange ou argenté avec des traits verticaux noir au nombre de 10 à 16, qui en période de frai devient bleu, le deuxième ou le troisième trait ainsi que le dernier trait sur le pédoncule caudal est de forme ovale ou de losange. Le dos est très légèrement courbé, tandis que la partie ventrale est plate. Sa tête présente un œil imposant, dont l’iris sur sa partie supérieure est rouge, présence aussi de deux petites paires de barbillons. Les nageoires impaires sont jaunâtres ou légèrement rouge à leurs bases indemnes pour les deux sexes
Dimorphisme sexuel : Le mâle est légèrement plus petit et plus mince, il possède une robe aux couleurs plus intense surtout en période de reproduction.
Comportement : Paisible, très craintif même après une acclimatation. Il se dévoile quand la lumière de l’aquarium n’est pas trop vive, actif au lever du soleil et en fin d’après-midi, grégaire. Un ordre hiérarchique règne au sein du groupe ils doivent être maintenus dans un petit ensemble de 10 ou 12 individus au minimum. Si l'on ne possède que 6 ou 8 individus il ne vivra pas longtemps. Certaines frictions entre les mâles peuvent se produire, mais ce comportement est très rare, pour éviter tout risque il est préférable d'avoir 4 mâles et 8 femelles. Il ne touche pas aux feuillages durs des végétaux, seulement les jeunes pousses des plantes tendres.
Milieu : Facile à maintenir dès l'instant que certaines règles sont observées. Son milieu doit être très bien entretenu, car il est sensible aux dégradations de matières organiques. Il convient très bien en bac d'ensemble, avec des sujets calmes. Le volume du bac, doit lui permettre de nager librement (grand espace dégagé au centre) et ainsi de s'épanouir, un 120 litres convient tout à fait pour un groupe de 12 individus. La filtration ainsi que le brassage doivent être efficaces, deux ou trois fois le volume du bac par heure. Comme les poissons sont sensibles à la qualité de leur milieu, il est nécessaire de faire des renouvellements, partiels et fréquents de l'eau, environ 20 à 25% (étalé sur une semaine). La température optimum pour l'espèce est comprise entre 22 et 24°C, hors reproduction. Maintenu dans de bonnes conditions, « Barbus barilioides », comme les autres « Barbus » ne pose pratiquement pas de problèmes de maladie. Cependant, les alevins sont particulièrement fragiles et beaucoup plus difficiles à guérir. Sensible à certaines maladies et en particulier l'ichthyophthirius, plus connue sous le nom de maladie des points blancs. Pour éviter cela, il convient avant tout d'avoir une température stable et une eau de qualité. Il faut éviter l'accumulation de matières azotées, l'espèce est sensible à une trop grande quantité de nitrates. Accepte une large plage de qualités physico-chimiques de l'eau. Bien que préférant une eau Douce à moyennement Dur et acide, l'espèce est résistante dès l'instant que les renouvellements d'eau vieillie ne sont pas oubliés, ce Barbus encaisse sans problème de copieux changement d'eau, ce qui constitue un excellent remède préventif contre de telles maladies. Un pH, compris entre 6,0 et 6,5 lui est favorable, ne supporte pas longtemps un pH supérieur à 7,3. La dureté ici a son importance, l'idéal est de le maintenir dans une eau ayant une Dureté d'environ de 6°dGH ne pas dépasser les 10°dGH. La décoration du bac doit restituer le biotope naturel, comme un sol foncé et souple (un sable recouvert de moulme), agrémenté de petits galets ronds, racines de tourbière. La plantation est abondante (Aponogeton crispus, Cryptocoryne petchii, Cryptocoryne wendtii, Cryptocoryne walkeri, Cryptocoryne willisii, Vesicularia dubyana). Des plantes de surfaces pour assurons une lumière tamisée.
Reproduction : Relativement facile, prolifique. Il faut disposer d'un petit bac, à partir de 30 litres. Ne pose pas de problème particulier, une bonne nourriture avec un apport de larves de moustiques qui stimulent le frai. L’aquarium, doit avoir une capacité de 20 litres d'eau vieillie, contient 1/3 d'eau neuve. Les meilleurs résultats sont obtenus dans une eau, avec un pH acide de 6 à 6,5 et faiblement minéralisé 0,5° KH, valeur qui est favorable pour le développement embryonnaire et d'une Dureté total de 5-6° dGH (préférer la valeur inférieure), conductivité de 100 à 140 µS. La température 26°C. La filtration est indispensable, il est conseillé d'avoir une bonne aération, avec l'aide de diffuseurs par exemple, surtout en été. Le fond du bac est laissé nu. Il existe deux méthodes pour la reproduction: soit avec une couche épaisse de mousse de Java de 8 ou 10 cm de hauteur, ou une touffe de Myriophyllum, répandu sur l'ensemble de l'aquarium. Cette pratique permet de soustraire les œufs à la voracité des parents, qui en sont gourmands. Soit recouvrir le fond de l'aquarium avec un grillage au maillage fin, laissant les œufs minuscules passer au travers. Le frai a lieu le matin. Une exposition au soleil matinal et un ajout d'eau neuve peuvent aider au déclenchement de la ponte. Une femelle gravide se reconnaît à son embonpoint.
Comment procéder : Comme pour tous les barbus, introduire le couple dans son nouvel environnement le soir, avant l'extinction des lumières. Il faut sélectionner les géniteurs parmi le groupe que vous possédez pour sa capacité à vouloir frayer. Le lendemain matin, le mâle poursuit la femelle, afin de lui montrer qu'il est intéressé. Dès que la femelle devient réceptive, la situation se renverse et elle devient la poursuivante. Le couple se pourchasse continuellement dans l'aquarium. Le mâle, par une nage d'appel, parade autour de la femelle, toutes nageoires déployées et tout frétillant. Il cherche à se coller contre ses flancs. Parfois le couple monte jusqu'à la surface de l'eau pour s'enlacer, mais le plus souvent il préfère frayer à proximité directe du sol, au milieu des plantes. A chaque étreinte, une dizaine d’œufs clairs sont éjectés et fécondés immédiatement. Transparents et minuscules, ils tombent rapidement au sol, où ils sont protégés de la voracité des géniteurs. Un frai peut durer jusqu'à deux heures, pour une femelle adulte, en moyenne 300 œufs. Sitôt terminé, il convient de retirer les parents et de les réintroduire dans le bac d'ensemble. Une nouvelle ponte est possible toutes les deux semaines environ, lorsqu'ils sont correctement nourris. Ce sont des poissons relativement prolifiques. A une température de 26°C, les larves naissent en 40 heures environ. Au début, elles restent suspendues aux parois de l'aquarium et au décor, le temps que leur vésicule vitelline se résorbe. La nage libre intervient de trois à quatre jours plus tard. Les jeunes alevins, qui mesurent moins de 3 mm, sont nourris avec des infusoires. Ils sont capables d'avaler des nauplies d'artémias à partir d’une taille supérieure à 3 mm. Avec ces dernières, on évite le risque d'une pollution incontrôlable du milieu. Car il suffit de retirer, en siphonnant, le surplus d'artémia attirées par l'éclairage, et qui se concentrent dans un angle de l'aquarium, puis des micro-vers. La croissance des jeunes est rapide. Pour un parfait développement des alevins une bonne alimentation ne suffit pas, il faut effectuer des renouvellements d'eau régulièrement, et veiller à ce qu’ils disposent d’un espace suffisent (un bac de grossissement de 50 litres). Dès le stade de la nage libre, un simple filtre alimenté par une pompe à air suffit, attention quand même de conserver les mêmes paramètres pour l'eau. La maturité est atteinte vers l'âge de 6 à 8 mois, parfois un peu plus rapidement.
Remarques : Grand consommateur d'oxygène. Préconiser un petit groupe d'individus, pour qu'il soit vivace et en bonne santé. Il lui faut un aquarium parfaitement entretenu, entretien des masses filtrantes tous les mois. Supporte très bien des températures basses environ 20°C, pendant quelques jours, mais ne supporte aucune brusque variation de température. Quand l’espèce ne présente pas de belles couleurs, il y a un problème avec la qualité de l’eau.
Particularité : Les alevins sont particulièrement difficiles à élever, pendant les premières semaines.
Nourriture : Mange tout; paillettes, tubifex, vers de vase, daphnies, artémias et nourriture végétal.
Taille : Mâle 5 (±), femelle 6 cm (±).
Eau : pH: 6 à 7.Dureté : de 3 à 15°dGH maximal, optimal 6°dGH.
Température : 20 à 28°C, optimal 22-24°C. Reproduction, 26-28°C.