Photo/pisciculture de Stalens
Synonymes : Cichlasoma nigrofasciatus, Heros nigrofasciatus, Astronotus nigrofasciatus.
Historique : Archocentrus nigrofasciatus est une espèce anciennement connue, puisqu'elle fut décrite par Günther dès 1866, sous le nom de Heros nigrofasciatûs. De multiples synonymes lui ont été donnés. Par exemple, Astronotus nigrofasciatus (Günther, 1869), mais elle est bien plus connue sous le nom de Cichlasoma nigrofasciatum, nom valide jusqu'en 1983, date de la révision du genre Cichlasoma par Kullander. Allgayer, en 1995, décrit une espèce nouvelle, Archocentrus nanoluteus (un cousin du nigro) et réhabilite le genre Archocentrus Gill & Bransford, 1877, pour les petites espèces pondant sur substrat caché. Les noms communs d'Archocentrus nigrofasciatus sont à l'image de sa coloration : nigro, Cichlidé bagnard, Cichlidé zèbre. Il est apparu en Europe pour la première fois en 1934.
Habitat : Dans son environnement naturel, on le retrouve dans une variété d'habitats allant des cours d'eau, réservoirs naturels et les lacs. Il est généralement étroitement associé avec une couverture, rocheuse ou sous un couvert de racines.
Originaire : Sa localisation s'étend sur plusieurs pays d'Amérique centrale, où il fréquente rivières et lacs; il est présent au Sa1vador, Honduras, Nicaragua, Costa Rica et le Panama. Tous ces pays ont une géographie souvent montagneuse et un climat tropical caractérisé par une saison sèche en a1ternance avec une saison des pluies.
Description : L'espèce possède un corps élevé, relativement haut, comprimé latéralement, massif et trapu. Une impression de force s'en dégage. Il est possible de rencontrer des spécimens sauvages atteignant pratiquement quinze centimètres de longueur, mais, il faut bien l'avouer, sa croissance en aquarium est moins spectaculaire. C'est un poisson qui dépasse rarement 8 cm pour les mâles. Les femelles, proche de 6 cm, sont plus petites. La teinte générale du corps, bleu-gris, s'intensifie selon l'humeur des poissons; 8 à 10 bandes verticales, noires sont apparentes sur le corps. La partie antérieure, de la bouche aux ouïes, est gris foncé. L'abdomen a une coloration renforcée de noir. Les nageoires impaires, dorsale et anale, sont particulièrement développées pour le mâle. Elles se prolongent en un long filament rejoignant ainsi l'extrémité de la nageoire caudale arrondie. Les mâles âgés d'une bonne souche se reconnaissent à la présence de la fameuse bosse frontale adipeuse, typique des Cichlidés, qui sans être particulièrement remarquable, se distingue tout de même. L'ensemble des nageoires présente une teinte bleuâtre à grise. Les formes sauvages sont rehaussées d'une dorsale jaune, étincelante chez la femelle. Les poissons possèdent des flancs pailletés de pourpre, une nageoire anale dont la base est d'un magnifique vert métallique. Il faut l'admettre, les différentes formes sauvages n'ont rien à voir, avec les poissons que nous avons à la vente aujourd'hui.
Observation : Dans la Nature, Archocentrus nigrofasciatus se répartit en de nombreuses populations caractérisées par une certaine variabilité chromatique. Au fil des générations maintenues en aquarium, cette particularité régresse. De nos jours, les spécimens proposés par le commerce sont presque toujours issus de la captivité. Mais à la suite d'un élevage à grande échelle, la robe est devenue bien terne. Cette dégénérescence peut aussi s'observer par la taille des adultes. La bosse frontale du mâle, typique de nombreux Cichlidés, disparaît quasiment. Des comportements aberrants, lors des pontes par exemple, peuvent être étudiés. La sélection a, par ailleurs, fixé deux nouvelles colorations. Il existe une forme xanthique (blanche aux yeux noirs) et une forme albinos (blanche aux yeux rouges).
Dimorphisme sexuel : Le mâle est plus grand que la femelle 8 cm contre 6 cm en captivité. Les nageoires impaires, dorsale et anale, sont particulièrement développées pour le mâle. Pour la femelle on peut observer des écailles orange sur la base de la dorsale ainsi que sur la région abdominale, elles sont absentes chez le mâle.
Comportement : C'est un poisson qui est insociable et dès qu'il se reproduit, il peut devenir dangereux pour les autres pensionnaires du bac communautaire. Très territorial, il n'hésite pas à infliger des blessures mortelles. Par contre, il peut tout à fait être maintenu en compagnie de compagnons robustesses taille et de comportements similaires, comme Pelvicachromis plucher, Thorichtys meeki, Astotilapia burtoni. Si l'on ne possède pas un grand aquarium (300 litres), mieux vaut le maintenir par couple, en bac spécifique. 100 Litres peuvent convenir. Cependant il faut mieux prévoir pour la reproduction, un volume de 150 litres, ce volume est plus adapté pour un développement correct des alevins. Les deux sexes assument différentes fonctions lors des soins de ponte.
Milieu : Le sol est constitué d'une bonne couche de sable, de style quartzite, sur une épaisseur de 4 à 5 cm. Les plantes quand ta elles dans un tel environnement, sont facultatives, notre Chichlidé est constamment en activité, creuse des trous dans le substrat et finit par les déterrer. Comme elles sont aussi mangées, seules certaines, particulièrement robustes et cultivées en pots, conviennent : vallisnéries, cryptocorynes et la mousse de Java. Mais il ne faut pas espérer avoir une végétation luxuriante. La décoration intérieure de l'aquarium est constituée plutôt de roches, galets de rivière, racines aux formes tortueuses, ardoises, et pots de fleurs sont particulièrement appréciés. La décoration ne doit pas être abondante, mais elle doit tout de même procurer un certain nombre de cachettes (sous forme d'arches et de cavernes). La filtration est assurée par une pompe au débit d'environ une fois et demie le volume de l'aquarium par heure. Les qualités physico-chimiques de l'eau ne sont pas prépondérantes. Cette espèce a une grande plage d'adaptation; Elle accepte volontiers un pH supérieur à 7, mais de pas dépasser 8,6, et une dureté de 10 à 20°dGH. La température, cependant, doit être, si possible, maintenue entre 23 et 26°C, ce qui constitue l'idéal. Une eau plus chaude est aisément acceptée. Par contre, à l'inverse, le nigro n'apprécie pas que le thermomètre descende sous la barre des 22°C.
Reproduction : Elle est aisée. La première condition, c'est de trouver un couple qui s'entende, il faut que le mâle soit plus grand que la femelle. Cette dernière risque en effet de venir à bout d'un mâle trop petit. La qualité de l'eau a peu d'importance, dès l'instant qu'elle est vieille de quelques jours. Une température proche de 25°C convient très bien. Le choix du lieu de ponte est indifférent. Les poissons frayent de préférence à l'intérieur d'un pot de fleurs ou d'une quelconque caverne, c'est-à-dire sur substrat caché. La ponte sur substrat découvert n'est pas un comportement « normal » pour des spécimens sauvages. En aquarium communautaire, les poissons deviennent agressifs au moment du frai. Le couple interdit à quiconque d'approcher du lieu sélectionné. C'est pourquoi il est nettement préférable de le maintenir seul. La ponte peut facilement être observée si le couple pond sur une pierre. L'apparition de l’oviductes et spermiducte permet d'appréhender l'heureux événement. Le site une fois trouvé, la femelle se fait un devoir de le préparer, en le nettoyant consciencieusement à l'aide de sa bouche. L'opération terminée, elle dépose ses œufs adhésifs. Le mâle, resté aux alentours, vient les féconder. L’acte de reproduction peut durer deux ou trois heures. Sitôt le frai terminé, la femelle veille sur les œufs, en les ventilant à l'aide de ses nageoires. Le léger courant ainsi crée permet qu'aucune particule ne vienne se déposer, favorisant le développement de champignons. Pendant ce temps, le mâle monte la garde à l'extérieur du « nid ». la naissance des jeunes intervient après trois jours incubations. Libérées, les larves résorbent leur vésicule vitelline, sous la surveillance constante de leur mère. Une semaine après, les jeunes, au stade de la nage libre, sont capables de se nourrir de nauplies d'Artémia salina. A partir de ce moment, ils se déplacent toute la journée en essaim, sous la protection des parents. La femelle s'occupe plus particulièrement des soins de sa progéniture, tandis que le mâle, fait fuir les éventuels agresseurs. Pour impressionner, il prend une position d'intimidation, opercules déployées, et il se lance à la poursuite du poisson suspect, immédiatement les petits sont conduits par la femelle dans des trous creusés dans le sable, entre les pierres. S'ils semblent que la menace est trop importante, ils sont transportés dans un autre lieu, plus sécurisant. Bien souvent, l'un des parents se met à attirer l'attention des autres pensionnaires en se concentrant sur une activité tout à fait différente de la précédente. Il se met par exemple à creuser le substrat, de manière à détourner l'attention. Profitant de cette diversion, la mère en profite pour mettre les jeunes à l'abri dans une nouvelle cuvette creusée au préalable. L'élevage des alevins ne pose aucun problème. Certains aquariophiles prélèvent le mâle après quelques jours, pour laisser la femelle s'occuper seule des jeunes. Cependant, si l'on de décèle pas d'agressivité particulière, il est quand même souhaitable de le laisser. Les alevins peuvent rester sous la protection matriarcale pendant longtemps. Mais lorsqu'on a une bonne centaine de petits et oui, il est nécessaire d'avoir de la place. Il est donc possible de les retirer, à l'âge d'un mois, en les siphonnant pour ne pas les blesser. Les alevins très vifs, ingurgitent avec ardeur tout ce qu'on veut bien leur donnée. Nauplies d'artémias, paillettes écrasées, micro-vers, comprimés. Mais il faut faire attention à ne pas polluer l'eau, pour cela il faut siphonner très régulièrement avec un tuyau souple et d'un petit diamètre pour éviter l'aspiration des alevins. L'eau siphonnée est remplacée par de l'eau neuve.
Nourriture : Omnivore, il accepte très facilement tous les types de nourritures proposés par le commerce, une ou deux fois par semaine, il est souhaitable de lui offrir de petites proies vivantes, comme les larves de moustiques, les artémias adultes et les nauplies d'artémias. Le congelé est aussi fortement apprécié. Toutefois, une portion végétale importante est obligatoire: Elle peut être. Fournie par de la salade pochée, des algues et divers produits « végétariens » lyophilisés.
Remarques : L'espèce est très prolifique et il est préférable d'intervenir à chaque génération pour ne sélectionne que quelques individus en d'une reproduction. La dégénérescence est rapide s'il y a consanguinité de plus on trouve aujourd'hui rarement des individus sauvages.
Taille : Mâle 8 cm, femelle 6 cm.
La souche sauvage atteint, 15 cm pour les mâles et 12 cm pour les femelles.
Eau : pH: 7 à 8,6. Dureté : de 10 à 20°dGH.
Température : 23 à 26°C,
optimal 25°C.