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Synonymes : Chromis buttikoferi, Tilapia buttikoferi.
Historique : Le descripteur de l'espèce est Hubrecht en 1881. La première importation débute en 1969 par l’intermédiaire d’Erhard Roloff (Aquariophile allemand et ichtyologiste) pour la ville de Karlsruhe en Allemagne. Heterotilapia buttikoferi a été décrit en 1881 sous Chromis buttikoferi.
Habitat : Dans les rivières de Guinée Bissau jusqu'au Liberia, notamment dans la rivière Culufi, où cette espèce occupe les zones des rives rocheuses qui sont creusées.
Originaire : Afrique ; Guinée-Bissau jusqu’à l'Ouest du Liberia.
Description : le genre Tilapia ne comprend que les espèces qui fixent leurs œufs sur un substrat, contrairement aux autres qui pratiquent l'incubation buccale. Outre ce caractère éthologique les espèces de Tilapia diffèrent de celles des autres genres par l'os pharyngien inférieur, qui est aussi long que large, avec la pointe antérieure plus courte que la partie dentée ; les dents pharyngiennes postérieures sont bicuspides ou tricuspides (parfois quadricuspides). I1 y a au maximum 17 branchiospines sur la partie inférieure du premier arc branchial (contre 28 chez les autres genres). L'espèce a le corps passablement haut qui atteint les 44,4 à 52,2% de la longueur standard et assez comprimé latéralement; il possède des dents bicuspides à l’extérieure de la mâchoire et des dents pharyngiennes postérieures tricuspide; des écailles cycloïdes de 5-6 séries sur les joues ; 4,5-6 écailles entre la première épine dorsale et la ligne latérale supérieure. La coloration générale est jaunâtre grisâtre avec sept ou huit larges bandes obliques brun-noir (inclination antérieure) ; les bandes sont plus larges que les zones claires et se prolongent sur le ventre. La première bande se trouve au niveau de l’œil, la dernière sur le pédoncule caudal. Les pectorales sont transparentes, les autres nageoires sont brun-noir ; les ventrales ont le bord antérieur clair. Les jeunes exemplaires ont une zone noirâtre sur le menton et sur la dorsale on trouve des bandes verticales correspondant aux bandes sur les flancs qui sont nettement moins inclinées que chez l'adulte ; une bande est beaucoup plus foncée au niveau de la tâche "tilapienne" et atteint la partie épineuse de l'anale ; la bande suivante, la première sur le pédoncule caudal, se prolonge sur la partie molle de l'anale et de la dorsale ; il y a une bande verticale à la base de la caudale et une en son milieu. Il peut atteindre une taille de 25 cm pour un mâle adulte, les femelles restent sensiblement plus petites avec à peine les 20 cm.
Dimorphisme sexuel : le mâle adulte est plus grand. Les femelles adultes prennent des barres beaucoup plus claires en période d'excitation intense.
Comportement : L'espèce est robuste, territoriale, elle reste pacifique au stade juvénile. Au stade d'adulte la situation est totalement renversée ; agressivité Intraspécifique, véritable prédateur sur des poissons de plus petites tailles. Il est préférable de ne pas faire de plantations s'il ne peut arracher la plante il n'hésitera pas à la manger, il creuse énormément le décor, peut déplacer ou à arracher un tuyau mal positionné.
Milieu : Même pour un couple, il n'est pas question de les maintenir dans un petit bac. Un aquarium de 300 litres est un minimum, plus le volume est important, moins grande sera l'agressivité (qui restera quand même importante). Certains aquariophiles n'hésitent pas à atteindre les 1 000 litres pour 4 sujets. Il faudra laisser une grande partie du sol bien dégagée, afin de lui rappeler sont biotope c'est à dire les zones sableuses, composées d'un très gros sables à 70% et d'un sable plus fin à 30%, sur une épaisseur de 10 cm Des roches et des racines sont disposées sur le sol délimiteront le territoire et évidemment une paroi rocheuse avec des anfractuosités pour créer des zones de refuges. Pour ceux qui veulent introduire une végétation il est préférable de viser des plantes qui se fixes grâce à leurs rhizomes rampants ; Bolbitis heudelotii, anubias barteri var. Nana, var. Caladiifolia. Comme il mange et creuse beaucoup, la filtration ainsi que le brassage doivent être efficaces pour assurer une bonne oxygénation et une eau débarrassé des particules en suspension. Une filtration imposante et puissante de trois à quatre fois le volume du bac par heure est fortement conseillée, avec un nettoyage régulier des masses filtrantes pour éviter tout colmatage. Les paramètres physico-chimiques. Un pH qui oscille entre 6,5 et 7 et une eau mi-dure de 8 à 15°dGH, grand maximum. La température, aux environs de 25°C. De fréquents changements d'eau sont assurés chaque semaine, d'une valeur de 35 à 40% du volume du bac. L'intensité lumineuse moyenne est préférable.
Reproduction : Cette espèce est très prolifique. La formation d'un couple est très spectaculaire, diverses attitudes sont pratiquées ; la provocation, des charges. La prise de bouche frontale est la plus effroyable, les deux partenaires s'arrachent mutuellement les lèvres laissant même les mâchoires à vif. Heureusement ces tissus se reconstituent d'ailleurs très rapidement sans laisser aucune cicatrice. Cette parade est relativement continuelle, elle ne cesse que pendant des périodes plus ou moins longues, mâle et femelle préoccupés à nettoyer le terrain. Il semblerait que cette attitude très belliqueuse, agit sur les hormones (glande pituitaire) et ainsi stimule le couple. C'est ici que les refuges que vous avez créé, prennent alors toute leur importance. La femelle y trouve un peu de repos, bien sur le mâle ne doit pas y avoir accès. C'est la femelle qui prépare le site de ponte en dégageant le sable autour ou sous un rocher. Des endroits impossibles sont souvent choisis (instinct de protection), pondant sous substrat caché majoritairement, il y a des exceptions. Les prémices à une ponte passent par un changement de coloration, la femelle présente des barres très contrastées aux reflets bleutés, elles sont beaucoup plus soutenues que chez le mâle. Quand le lieu du site est prêt la femelle entraîne le mâle derrière elle. Après plusieurs passages sans déposer un œuf, celle-ci commence à déposer sa progéniture, sous un surplomb ou une caverne. La ponte représente environ 400 œufs, d'une coloration jaunâtre. Après la ponte, le mâle n'est pas accepté dans les environs. La femelle seule s'occupe de la ventilation et des soins. L'éclosion des larves à lieu environ 75 heures après la ponte aidée par la femelle (en prenant les œufs en bouche elle fragilise l’enveloppe). Les larves sont transférées successivement dans diverses cuvettes préalablement creusées dans le substrat. Les alevins atteignent la nage libre après 5 jours, temps nécessaire pendant laquelle ils ont résorbés leur sac vitellin. Pendant tout ce temps le mâle monte la garde contre un éventuel agresseur. Il est judicieux à ce stade de récolter les alevins pour les placer dans un bac de 50 litres afin de leur offrir une nourriture suffisante. Le nauplie d'Artémia est l'aliment idéal pour commencer. Les pontes se succèdent à un rythme de 3 semaines à un mois. Les alevins sont très facile à élever, même en présence des parents à une taille de 1cm il est préférable de les retirer si le bac n'est pas suffisamment grand et ne dispose pas de nombreuses caches.
Nourriture : Proies vivantes, congelées, lyophilisées; larves de moustiques, tubifex, artémia, cyclops, vers de terre, loche, limace. L'aliment en flocon est à donner occasionnellement. Un complément végétal est obligatoire.
Taille : Mâle 25, femelle 18-20 cm. Le volume de l'aquarium est un facteur qui joue sur la taille du poisson.
Eau : pH: 6,5 à 7. Dureté : de 8 à 15°dGH
maximum.
Température : 23 à 27°C,
optimal 25°C.