Photo/ Aquarium-locatelli
Synonymes : Paratilapia furcifer, Cyathopharynx grandoculis, Ectodus foae, Ophtalmotilapia foae, Tilapia grandoculis.
Historique : Le descripteur de l'espèce est Boulenger en 1898. La date de la première importation n'est pas connue avec certitude, il semble cependant qu'elle eut lieu en 1958.
Habitat : L'espèce fait partie des communautés littorales et sublittorales présent le long des côtes et à une profondeur ne dépassant pas 40 m. La majeure partie de la zone littorale est pentue et rocheuse, avec de place en place des plages de sable ou de gravier, et des embouchures de rivières qui peuvent jouer un rôle de barrière écologique pour les espèces. Le climat, la saison des pluies s’étend d’octobre à novembre jusqu’en mai et est caractérisée par des vents faibles, une haute humidité, des précipitations importantes et de fréquents orages. La saison sèche s’étend de juin à septembre à octobre avec des précipitations modérées accompagnées de vents fort et réguliers du Sud.
Quelques chiffres sur le lac
Longueur de 673 Km.
Largeur de 12 à 90 Km, moyenne d’environ 50 Km
Bassin versant de 220 000 km3 pour une superficie de 32 600 km
Volume de 18 880 km3
Périmètre côtier de 1 838 Km ;
Profondeur maximale de 1 320 m dans le bassin nord, 1 470 m dans le bassin sud,
Moyenne 570 m.
Stratification permanente des eaux ;
Zone oxygénée de profondeur de - 70 m au nord, de - 200 m au sud
Température de 23-27°C
pH de 8,6 à 9,2 ;
Salinité d’environ 460 mg/litre
Temps de résilience (renouvellement) de 440 ans.
Originaire : Afrique ; Endémique du lac Tanganyika.
Description : Le corps de notre '' furcifer '' est de forme allongé et profilé. Sa tête est munie de grands yeux, avec une bouche, munie de petites dents, elle est en position protusible (qui peut s’avancer), pour capturer le plancton et autres proies. Le corps du mâle d'une longueur de 20 cm (la femelle est plus petite), est splendide en période de reproduction. Le corps est entièrement bleu métallisé, d'une brillance extraordinaire. Les nageoires, également bleu, s'assombrissent jusqu'au noir à la moindre excitation. Les dorsale et anale sont bordées de jaune très vif. Les pelviennes sont démesurément allongées et se termine par deux colorations de jaune très vifs qui sont très souvent serrées l'une contre l'autre par nageoire. Comme beaucoup d'incubateurs buccaux du Tanganyika, il existe plusieurs variétés de coloration chez ce poisson. Sa partenaire est quasi uniformément grise argenté à peine ombré de quelques taches grisâtres.
Dimorphisme sexuel : Il est très aisé de différencier les deux sexes ; le mâle possède un robe bleu du plus belle éclat, les nageoires pelviennes sont très allongées. La femelle ne possède pas une livré éclatante, celle-ci est relativement terne d'un vert grisonnant et à l'inverse du mâle les nageoires pelviennes sont plus courtes.
Comportement : Incubateur ovophile, territorial, nageur actif. Son comportement interspécifique est très bon: on peut le maintenir sans problème avec d'autres cichlidés. Le comportement intraspécifique est correcte, sans gravité il pourchasse simplement les rivaux en dehors de son territoire. L'inconvénient est qu'il fouille le sol à la recherche de particules alimentaires.
Milieu : Un aquarium inférieur à 800 litres n'est pas conseillé pour maintenir un petit groupe de 5 à 6 individus et plus (prévoir 1 mâle pour 2-3 femelles), l'espèce doit se sentir à l'aise, n'oublions pas qu'il peut atteindre une longueur de 20 cm et expulse les contrevenants. L'aménagement d'un telle aquarium est très simple, prévoir un substrat de sable fin épais 10 cm et plus, avec des pierres plates qui pourront servir de support de ponte éventuellement. La végétation n'est vraiment pas nécessaire, malgré tous certains aquariophiles plantent différentes '' anubias '' pour rajouter un peu de couleur. Un milieu minéral correspond mieux à la réalité, avec un fond d'aquarium représentant une paroi rocheuse avec des éboulis, des fosses pour abriter les jeunes alevins. Tout cela permet de délimiter plusieurs territoires et aussi de créer des refuges pour les plus faibles comme pour les femelles en incubation. L'eau du Tanganyika est fortement basique, un pH proche de 8,5 sera recherché de préférence, ne pas descendre en dessous de 7,5. La Dureté prévoir une fourchette haute 12 à 18°dGH, avec une conductivité de 600µS/cm. La filtration avec rejet en surface sera très efficace pour obtenir une oxygénation maximale. Il faut que le volume du bac soit filtré au moins trois fois par heure. La température maintenue entre 24 et 27°C. En bac spécifique l'aquarium est moyennement éclairé. Un changement d'eau de 25% minimum semaine, avec un nettoyage des masses filtrantes tous les mois, permet de maintenir cette espèce dans des conditions acceptables.
Reproduction : Les périodes les plus propices sont au moment de la pleine lune montante. Lorsque l'espèce est bien acclimatée, et que la nourriture est distribuée généreusement, il n'est pas rare d'observer les prémices d'un frai. Tout d'abord le mâle s’octroie une surface, puis soudainement avec frénésie il se construit un nid, en creusant souvent près d'une la paroi rocheuse. Ce nid d'une bonne trentaine de cm de diamètre (40 à 50 cm en milieu naturel), pour 20 cm en hauteur est réalisé sur plusieurs jours, s'il juge qu'il ne dispose pas assez de profondeur pour le creuser, il choisit alors une pierre plate et transporte le sable pour former le nid de forme cupulaire. Une fois le nid construit il prend place au-dessus et commence à nager très lentement en déployant ses nageoires, cette méthode a pour but d'attirer une femelle réceptive. Mais comme monsieur est impatient il poursuit souvent une ou plusieurs femelles. Si une femelle consent à s'approcher du lieu de ponte, le mâle change alors de posture, la nage lente se transforme en nage rapide très aérienne, cette seconde attitude en même la femelle au centre du nid. En fait, comme toujours, c'est la femelle qui décide du moment de la ponte; il faut que ses ovules soient arrivés à maturité pour qu'elle puisse les expulser. Celle-ci dépose de 1 à 2 œufs dans la cuvette, puis reprend en bouche les œufs (une ponte donne en moyenne 25-30 œufs). Le mâle pendant ce temps continu à tourner en cercle dans le nid, la femelle cherche alors à happer les extrémités spatulées des pelviennes, le mâle profite de cette poursuite pour éjecter sa laitance et ainsi féconder les œufs qui sont dans la bouche de la femelle. Le frai peut durer plusieurs heures, jusqu'à ce que tous les œufs aient été pondus et fécondés. Puis elle part se réfugier dans une grotte, pour être à l'abri de toutes agressions extérieures. L'aspect du contenu de sa gueule après quelques jours est visible Les œufs deviennent des larves dont la pigmentation prend forme et le sac vitellin se résorbe lentement. La gueule de la femelle est pleine à craquer. Malgré cela, elle arrive à absorber des petites particules alimentaires. A une température de 26°C, les alevins sont expulsés après une période de trois semaines. En moyenne, une femelle recrache 13 à 20 alevins par portée, soit un taux de 50 % minimum. Les jeunes ont une coloration sombre et vont se cacher derrière une pierre à la moindre alerte. A la naissance, ces alevins sont petits ils mesurent environ 1 cm. Très facile à nourrir ils acceptent dès le départ, les nauplies d'artémias et peu de temps après, des cyclops. Avec une alimentation ils grandissent rapidement.
Nourriture : Proies vivantes, micro-organismes planctoniques, congelées, lyophilisées; larves de moustiques, artémia, cyclops, daphnies. L'aliment en flocon en fine paillette est accepté.
Remarques : Il est déconseillé de le maintenir avec des poissons agressifs, pour éviter tous stress et ainsi le rendre plus fragile aux maladies. Il n'est pas rare qu'un mâle ou une femelle change de partenaire au moment du frai.
Particularité : L'espèce supporte très mal le transport.
Taille : Mâle 20, femelle 15 cm.
Eau : pH: 7,5 à 8,5. Dureté : de 12 à 18°dGH.
Température : 24 à 27°C,
Reproduction optimal, à partir de 26-27°C.