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Synonymes : Tilapia dubia, Tilapia mariae dubia, Tilapia meeki, Tilapia mariae.
Historique : Le descripteur de l'espèce est Boulenger en 1899. La première importation débute en 1962.
Habitat : L'espèce est connue des lagunes côtières et des cours inférieur des rivières.
Originaire : Afrique ; Bénin, Cameroun, Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée-Bissau, le Nigeria.
Description : le genre Tilapia ne comprend que les espèces qui fixent leurs œufs sur un substrat, contrairement aux autres qui pratiquent l'incubation buccale. Outre ce caractère éthologique les espèces de Tilapia diffèrent de celles des autres genres par l'os pharyngien inférieur, qui est aussi long que large, avec la pointe antérieure plus courte que la partie dentée ; les dents pharyngiennes postérieures sont bicuspides ou tricuspides (parfois quadricuspides), pour notre Tilapia mariae elles sont bicuspides et spatulées, elles nous indiquent ainsi son type de nourritures. I1 y a de 12 à 16 branchiospines sur la partie inférieure du premier arc branchial (contre 28 chez les autres genres). L'espèce a le corps passablement haut et assez comprimé latéralement; des écailles cycloïdes de 5-6 séries sur les joues ; 4,5-6 écailles entre la première épine dorsale et la ligne latérale supérieure. Les juvéniles ont une teinte générale jaunâtre, blanchâtre parfois rougeâtre sur le ventre et jaune-brun vers le dos et le dessus de la tête. Sur les flancs et le pédoncule caudal, il y a sept à neuf bandes verticales larges, sombres, brun-noir ; sur la tête il y a une bande foncée sur l'occiput et l'opercule et une autre entre les yeux et sur la joue. Nageoires dorsale, anale et caudale jaune-brun, avec le même dessin en bandes que sur le corps, l'anale plus foncée dans la partie inférieure. Ventrales jaunâtres, le bord antérieur brunâtre.
Chez l'adulte on trouve deux colorations différentes :
1) une coloration noire, avec le corps et les nageoires entièrement noirs et seulement un liseré rouge très mince au bord supérieur de la dorsale, de même que sur le bord supérieur de la caudale.
2) une coloration tachetée, avec une coloration générale jaune, plutôt verdâtre sur le dos et vert olive sur le dessus de la tête. Chez les deux formes, le ventre est blanc. Sur les flancs et le pédoncule caudal, au niveau de la ligne médiane, on remarque cinq ou six taches noires bien marquées, plus rapprochées sur le pédoncule caudal. Les écailles des flancs en dessous de la ligne médiane sont souvent avec une tache rouge au milieu. Les nageoires impaires sont verdâtres avec beaucoup de taches d'un rouge claire entre les rayons mous. Le bord supérieur de la dorsale est marqué d'un liseré bleu clair, surmonté d'une mince bande rouge, comme sur le bord postérieur de la caudale et parfois tout autour de cette nageoire. Les nageoires ventrales d'une coloration verdâtres, sont plus foncées vers le bord antérieur.
Dimorphisme sexuel : Le mâle possède une nageoire dorsale et anale, plus développées que chez la femelle et elles sont remplies de nombreux points blancs étincelants. La femelle plus petite présent un front plus arrondi.
Comportement : L'espèce est très robuste, territorial. À maintenir en couple de préférence et en bac spécifique. Il est préférable, de ne pas prévoir de plantation. Il arrache les plantes pour les consommer. Creuse énormément le décor et peut déplacer ou à arracher un tuyau mal positionné.
Milieu : Même pour un couple, il n'est pas question de les maintenir dans un petit bac. Un aquarium de 500 litres est un minimum, plus le volume est important, moins grande sera l'agressivité (qui restera quand même importante). Il faudra laisser une grande partie du sol bien dégagée, afin de lui rappeler sont biotope c'est à dire les zones sableuses, composées d'un sable fin, sur une épaisseur de 10 cm Des pierres plates et de nombreuses racines sont disposées sur le sol, ils délimiteront ainsi le territoire, une paroi rocheuse avec des anfractuosités pour créer des zones de refuges. Comme il mange et creuse beaucoup, la filtration ainsi que le brassage doivent être efficaces pour assurer une bonne oxygénation et une eau débarrassé des particules en suspension. Une filtration imposante et puissante de trois à quatre fois le volume du bac par heure est fortement conseillée, avec un nettoyage régulier des masses filtrantes pour éviter tout colmatage. Les paramètres physico-chimiques ne sont pas primordiaux, l'espèce accepte presque toutes les valeurs, mais pour respecter au mieux les valeurs de son biotope voici les paramètres. Un pH qui oscille entre 6,5 et 7 et une eau mi-dure de 6 à 10°dGH. La température, aux environs de 23-24°C. De fréquents changements d'eau sont assurés chaque semaine, d'une valeur de 35 à 40% du volume du bac. L'intensité lumineuse moyenne est préférable.
Reproduction : Cette espèce est très prolifique. La formation d'un couple est très spectaculaire, diverses attitudes sont pratiquées ; la provocation, des charges. La prise de bouche frontale est la plus effroyable, les deux partenaires s'arrachent mutuellement les lèvres laissant même les mâchoires à vif. Heureusement ces tissus se reconstituent d'ailleurs très rapidement sans laisser aucune cicatrice. Cette parade est relativement continuelle, elle ne cesse que pendant des périodes plus ou moins longues, mâle et femelle préoccupés à nettoyer le terrain. Il semblerait que cette attitude très belliqueuse, agit sur les hormones (glande pituitaire) et ainsi stimule le couple. C'est ici que les refuges que vous avez créé, prennent alors toute leur importance. La femelle y trouve un peu de repos, bien sur le mâle ne doit pas y avoir accès. Le couple prépare le site de ponte, le mâle creuse une petite cuvette en dégageant le sable autour ou sous un rocher. Pondeur sur substrat découvert parfois sous substrat caché. Quand le lieu du site est prêt la femelle entraine le mâle derrière elle. Après plusieurs passages sans déposer un œuf, celle-ci commence à déposer sa progéniture, sous un surplomb ou une caverne. La ponte représente de 950 à 3 200 pour une femelle adulte, l’œuf est de coloration turquoise d'environ 1,8 mm de diamètre. Deux jours après la femelle transporte les œufs dans une autre cuvette de 5 à 10 cm de profondeur préalablement creusée (cette méthode permet à la femelle d’éliminer tous les œufs non fécondés). Puis ensemble ils s'occuperont de la ventilation et des soins. L'éclosion des larves à lieu environ 96 heures après la ponte aidée par les parents (en prenant les œufs en bouche ils fragilisent les enveloppes). Les alevins atteignent la nage libre de 5 à 10 jours, temps nécessaire pendant laquelle ils ont résorbés leur sac vitellin et suivant la température de l'eau (25-30°C). Pendant tout ce temps les géniteurs montent la garde contre des éventuels agresseurs. Le nauplie d'Artémia est l'aliment idéal pour commencer. Les pontes se succèdent à un rythme de 3 semaines à un mois. Les alevins sont très faciles à élever, même en présence des parents. Les soins parentaux dure 40-60 jours, jusqu'à ce que les juvéniles atteignent une longueur de 20-25mm, après il faut retirer les alevins.
Nourriture : Proies vivantes, congelées, lyophilisées; larves de moustiques, tubifex, artémia, cyclops, vers de terre, loche, limace. L'aliment en flocon est à donner occasionnellement. La distribution de végétaux est obligatoire ; salade, épinards, petits pois, algues, courgettes.
Remarques : Il a été introduit en Australie entre 1960 et 1969. En Afrique de l'Ouest et aux États-Unis en 1974. Aujourd'hui il est considéré comme un fléau perturbant la faune locale.
Particularités : Une femelle est mature à partir d'une taille de 11 cm, elle peut pondre 950 œufs. L'espèce possède un intestin très long et il a été observé que celui-ci contient toujours du sable dans une proportion de 20% ( le sable joue le rôle de broyeur et aide ainsi à la digestion ).
Taille : Mâle 35, femelle 25-30 cm. Le volume de l'aquarium est un facteur qui joue sur la taille du poisson.
Eau : pH: 6,5 à 7. Dureté : de 6 à 10°dGH.
Température : 23 à 24°C,
Reproduction optimal 25-30°C.