Photo/ A. Mancini.
La sous-famille est riche de quatre genres: Colossoma, Myleus, Mylossoma et Metynnis. Ces poissons vivent en bancs nombreux, ce sont des grands nageurs et se déplacent très vite le long des fleuves et des canaux. Dans la nature, ils se retrouvent surtout dans la forêt inondée, les canaux naturels s'écoulant dans la forêt pluviale et dans le cours moyen des grands fleuves même à proximité des villes. Bien qu'il s'agisse de poissons omnivores, ils marquent une nette prédilection pour les végétaux. En milieu naturel, ils se nourrissent non seulement de plantes aquatiques, mais aussi et surtout des fruits et des baies qui tombent des arbres et des buissons bordant les berges.. Au contraire des Piranhas, les dents des Myleinés sont plates et molariformes, aptes à mastiquer et hacher même les végétaux les plus coriaces; en outre, leur appareil digestif est fort adapté à l'assimilation de la cellulose. Dans l'aquarium, il va sans dire que ces macro-phytophages nécessitent un copieux apport végétal ; nourriture en paillette, épinards, salades.
Synonymes : Tetragonopterus schomburgkii, Myletes palomet, Myloplus schomburgkii, Mylesinus schomburgkii.
Historique : La première description date de 1841 par Jardine William.
Habitat : Il est présent dans des biotopes très différents, mais ils se retrouvent surtout dans la forêt inondée, les canaux naturels s'écoulant dans la forêt pluviale et dans le cours moyen des grands fleuves. Il a une préférence pour les eaux agitées et à fort courant.
Originaire : Amérique du Sud, cours moyen et inférieur du fleuve Amazone, Rio Nanay affluent de l’Amazone, l'Orénoque, Rio négro, au Venezuela avec le Rio Apure, au Brésil le Rio Araguaia, Rio Xingu.
Description : La forme générale du corps est discoïde. Le profil ventral est régulièrement arrondi jusqu'à la base de l’anale qui est très oblique, orientée à moins de 45° de la verticale. Corps haut et d'aspect massive, comprimer latéralement Dans son milieu naturel, adulte il peut atteindre une taille qui avoisine les 40 cm, en aquarium, sa taille dépasse rarement les 14 cm. Sa tête possède une bouche peu profonde, située en position terminale. Les lèvres sont fines et les dents de la série labiale du prémaxillaire apparaissent à l’extérieur de la bouche même lorsque celle-ci est fermée. Dents plates et molariformes, aptes à mastiquer et hacher même les végétaux les plus coriaces, elles ont la particularité de pousser continuellement. En période de reproduction sa coloration est plus intense. Sa robe est argenté, des macules orange sont présentes sur l'ensemble du corps ainsi que sur les nageoires. La tête dans sa partie supérieure est sombre, sa base ainsi que la région pectorale est à dominante orange. Une ligne noire large traverse perpendiculairement son corps celle-ci peut s'estomper avec l'âge. Sa nageoire adipeuse est plus haute que large, l'anal du mâle est de forme bipartite.
Dimorphisme sexuel : Relativement marqué: la nageoire anale du mâle adulte est plus longue et pointue, celle de la femelle est plus large mais aussi plus réduite.
Comportement : L'espèce est grégaire, elle se déplace toujours en agrégat. Leur comportement intraspécifique et interspécifique est correcte, grand nageur. Il faut quand même éviter de le mettre avec des poissons de tailles inférieures à 5 cm. Bien qu'il s'agisse de poissons omnivores ils marquent un grand intérêt pour les végétaux aquatiques. Choisir de préférence une plantation aux grandes dimensions comme les Échinodermes, aux feuillages larges.
Milieu : Pour des raisons de convenance il est évident qu'il faut voir grand. Le volume de la cuve ne doit pas être inférieur à 800 litres et 2 mètres de façade au minimum, il est même raisonnable de prévoir un 1 000 litres pour 6-7 individus. Le substrat sombre est constitué de sable d'une granulométrie fine (avec sa bouche, il filtre le sable pour en extraire des petits animaux vivants), une épaisseur minimum de 9-10 cm, qui ne doit pas comporter d'aspérités. Prévoir une végétation, très robuste bien enracinées, comme ; Echinodorus cordifolius, Echinodorus horizontalis, Echinodorus macrophyllus, Echinodorus subulatus. Le décor de fond peut recréer une bordure de berge avec un amoncellement de racines et de pierres. La filtration sur tourbe est obligatoire ainsi qu'un brassage qui doit être dès plus efficaces pour assurer une parfaite oxygénation et une eau débarrassé des particules en suspensions. Quatre à cinq fois le volume du bac par heure est fortement conseillé, avec un nettoyage régulier des masses filtrantes pour éviter tout colmatage. Ici les paramètres physico-chimiques de l'eau peuvent être compris entre 5,5 et 7 maximums, préférence pour une eau acide. Pour le pH, une Dureté de 3 à 9°dGH, pour une température de 23-27°C. De fréquents changements d'eau sont assurés chaque semaine, d'une valeur de 30 à 35% du volume du bac. L'intensité lumineuse forte est préférable. Par contre pour le maintenir en très bonne santé et pour des longues années le nitrate doit être maintenu le plus bas possible inférieur à 5 NO3 est nécessaire. Donc ici un osmoseur est nécessaire ou la récupération d'eau de pluie, une autre solution en complément consiste de mettre les racines d'un Philodendron pertusum directement dans l'eau, cette plante est une très grande consommatrice de N03, sans oublier une Scindapsus aureus.
Reproduction : Possible mais relativement complexe. Dans son milieu naturel la reproduction est asynchrone elle dure toute de l'année, elle se déroule dans des zones calmes parmi les herbiers. Elle est plus importante pendant la saison des pluies. En aquarium la reproduction est possible. Il est presque identique au Serrasalminae, la seule différence est que les parents n'apportent aucun soin à la ponte et il faut bien-sur un volume d'eau adéquate pour l'espèce. La période du frai débute généralement autour d’Avril et mai pendant la saison des pluies. Dans un premier temps il faut monter et maintenir la température de l'eau à 28-29°C. Voici les conditions physico-chimiques de l'eau les mieux adaptées, la Dureté sera de 4-5°dGH. Le pH restera de préférence dans la fourchette des 6-6,5. Prévoir une végétation de surface sans oublier des grandes plantes aux feuillages imposants. Un apport d'eau plus fraîche de 25% pour faire descendre la température de l'eau aux alentours de 24°C momentanément, est un facteur qu'il ne faut pas négliger. Sans oublier une distribution de nourriture comme ; banane, pomme, poire, ananas, haricots verts, petits pois, concombre, laitue, épinard, mouron. Des proies vivantes de préférences ; daphnies, petits vers de terre, limaces, cyclops, larves de moustiques, crevettes. Le futur couple doit se choisir lui-même, alors un peu de patience la maturité sexuelle est atteinte vers les 1 ans ou à une taille de 10 cm. Ceci conduit rapidement à un changement de livré du mâle en général plus sombre. Le couple se délimite une assez vaste zone, où il ne tolère pas la présence d'autres poissons. Les prémices sont très discrètes. L'aurore est le moment propice à une ponte. Les œufs sont petits, environ 2,5 mm pondus par la femelle et immédiatement fécondé par le mâle, jaunâtres et collant, au nombre de 1 000 en moyenne. Les œufs tombent en petits groupes sur le sol et sont partiellement dissimulés par le sable. Après la ponte le couple se désintéresse de leurs progénitures. À 28°C, l'éclosion débute au bout de 36 à 48 heures. Ils pendent aux plantes, vitres du bac, etc... .La vésicule vitelline est résorbée au bout de quelques jours, il faut encore attendre une petite semaine pour que les larves atteignent la nage libre. Il faut maintenant récupérer les alevins avec une grande précaution. De toute façon, il est conseillé de retirer les parents pour éviter un début de cannibalisme. L'idéal est un bac spacieux sans substrat pour une hygiène parfaite, mais avec beaucoup de plantes. Dans un premier temps les larves sont zooplancton phages (se nourrissant de micro-organismes animaux constituant le zooplancton). Puis à une taille de 1 cm ils deviennent macro-phytophage, apport végétal ; nourriture en paillette, épinards, salades, sans oublier un apport d'artémias adultes ou nauplies, mysis, krill, daphnies, cyclops, et larves de moustiques.
Nourriture : Nécessite un copieux apport végétal 3 fois par jour ; avocat, banane, pomme, poire, ananas, haricots verts, petits pois, concombre, laitue, épinard, mouron. Nourriture en paillette. Et un complément de daphnies, petits vers de terre, limaces, escargots, cyclops, larves de moustiques, crevettes.
Remarques : Il est préférable d'acheter un groupe de juvéniles, la maintenance au départ est plus facile. Gros mangeurs auxquels il faut offrir de la nourriture, fréquemment et abondamment, sans quoi ils n'hésiteront pas à s'attaquer aux plantes. Un volume d'eau important permet d'éviter un stress et ainsi permettre à l'espèce d'évoluer normalement.
Particularité : Il peut vivre de nombreuses années, mais l'espèce ne supporte pas les nitrates.
Taille : Mâle, femelle en aquarium 14 cm.
Eau : pH: 5,5 à 7. Idéal 5,5 à 6,5. Dureté : de 3 à 9°dGH.
Température : 23 à 27°C.