Photo/ Pisciculture d’Estalens.
Synonymes : Tetragonopterus ocellifer, Holopristis ocellifer.
Historique : L'espèce est décrite en 1882 par Steindachner, mais il faut attendre 1910 pour sa première importation. Une autre espèce, Hemigrammus guyanensis, décrite par Géry en 1959, est très proche par sa taille, sa coloration et son comportement, d'Hemigrammus ocellifer (Mergus, fait remarquer que les deux espèces ne seraient en fait qu'une seule).
Habitat : Le biotope correspond aux petits cours d'eau à courant moyen ou faible.
Originaire : Il fréquente le bassin amazonien, la Bolivie et la Guyane française.
Description : Il atteint une taille légèrement inférieure, ou proche de 4 cm. Possède un corps allongé, légèrement comprimé latéralement, d'une coloration grise avec, plus ou moins, des reflets argentés sur l'abdomen. Les nageoires, presque transparentes chez les individus élevés depuis plusieurs générations en aquarium, ont une teinte rouge (dégénérescence); elles sont oranges chez les spécimens de souche sauvages. L’œil est entouré sur sa partie supérieure d'un arc rouge. De furtives taches de noir, présentent derrière les ouïes, entoure un éclat jaune lumineux au niveau de la ligne latérale. Proche de la nageoire caudale, un point scintillant jaune rehausse la livrée un peu terne de ce poisson. Ce jaune phosphorescent captant l'attention, lui a valu le nom commun de « feux de position ». Dans la partie inférieure du pédoncule caudal, une autre tâche, noire, contraste agréablement.
Dimorphisme sexuel : Possible mais uniquement par transparence et à contre-jour, la pointe inférieure de la vessie natatoire du mâle est beaucoup plus visible et plus pointue que celle de la femelle, qui est relativement voilée et d'une apparence arrondie. L'abdomen gonflé, présage d'une femelle mâture, alors que le mâle reste svelte.
Comportement : Très robuste, grégaire il doit vivre en groupe. Parfaitement adapté à la vie communautaire, avec des espèces aux mêmes comportements et biotope.
Milieu : Le volume du bac pour le maintenir, ne doit pas être nécessairement d'une grande capacité un volume de 80 litres est convenable pour une dizaine d'individus. Le décor de l'aquarium est un élément important avec un éclairage modéré et une plantation luxuriante ; Echinodorus bleheri, Echi. Amazonicus, Echi. Horizontalis, Echi. Tenellus, Ceratopteris thalictroides, Microsorium pteropus. Un substrat de couleur foncé et à granulométrie moyenne, racines de tourbière et de schistes divers. La température de l'aquarium doit être comprise entre 21 et 25°C, n’apprécie pas une eau trop chaude pendant une période prolongée, au-delà de 25°C demande une bonne oxygénation. Le renouvellement d'une partie de l'eau se fait une fois par semaine d'une valeur de 25%. La filtration est assurée par une pompe avec un rejet en surface et un débit d'environ 1 ½ à 2 fois le volume de l'aquarium par heure. Pas très exigeant sur la composition de l'eau une Dureté de 4 à 10°dGH, pH 6-7,2.
Reproduction : Facile, mais les meilleurs résultats se font dans un aquarium dédier à la reproduction. Pour cela il faut un jeune couple âgé de 6 à 12 mois maximum. Un bac de 30 à 40 litres est suffisant. Les caractéristiques physico-chimiques de l'eau sont assez faciles à maintenir. Le pH de 6,6 à 7 la Dureté de trois 3 à 5°dGH, mais une Dureté carbonaté faible 1 à 1,5°dKH. Dans ce cas l'osmoseur est utile pour obtenir les paramètres souhaités. La température de l'eau doit être comprise entre 26 et 28°C. L'éclairage (pas d'apport lumineux), un obscurcissement est nécessaire sur les trois faces, sauf la vitre frontale, avec des morceaux de carton qui sont fixés à l'extérieur. Une bonne couche de billes de verre et de mousse de Java est incorporées, pour soustraire les œufs à la vue des futurs parents ( les œufs pénètrent dans les espacements ). Certains aquariophiles rajoutent aussi de la tourbe sous forme fibreuse (action antifongique). Une petite filtration avec un diffuseur pour assurer un léger brassage de l'eau et ainsi contribuer à une oxygénation correcte du milieu. Plusieurs semaines avant, il faut apporter une attention particulière à l'alimentation qui a un rôle très important, elle doit être diversifiée, avec des proies vivantes car elle stimule le déclenchement du frai. Puis on introduit les géniteurs le soir juste après le coucher du soleil pour éviter le stress. C'est le mâle, qui le matin prend les devants et courtise la femelle, par une nage pilote. Il fait tout son possible pour entraîner madame vers la mousse de Java. il lui fait de multiples avances pour que celle-ci le suive. Le mâle parade en déployant ses nageoires, frétillant de tout son corps, il cherche à se coller contre les flancs de la femelle qui finit par devenir consentante. Celle-ci vient se placer alors contre lui puis s'étreignent, flanc contre flanc, en forme d'un « S » très serré. Par cette pression exercé sur l'abdomen, les œufs sont expulsés et immédiatement fécondés, lâchés au milieu de la mousse de Java et parmi les billes en verre. Ils sont très petits, avec un diamètre d'environ 1/4 de mm, le frai peut durer ainsi plusieurs heures, le nombre d’œufs relâches est incalculable avec précision mais probablement plusieurs centaines. Après la ponte il faut retirer les parents pour éviter qu'ils ne dévorent leurs progénitures. Puis la quatrième face du bac doit être couverte pour empêcher la lumière de pénétrer dans l'aquarium pendant la période de l'incubation. Les œufs sont très fragiles aux attaques de moisissures causées par des champignons (fungus) l'incubation dans le noir réduit le phénomène. L’incubation dure environ 36 heures, il faut attendre 5 jours après les premières éclosions pour que le sac vitellin soit résorbé et la nage libre. Comme les larves sont petites la première nourriture consommée sont des infusoires, rotifères, puis très vite des nauplies d'artémias, comme les alevins ne se déplacent pas pour la recherche de nourritures il faut bien répartir celle-ci sur toute la surface du bac (attention quand même à la pollution, nitrite). D'autres éleveurs évite un nourrissage planctonique, et donne de préférence de la poudre de nourrissage voir même directement des nauplies d'artémias, toujours pour éviter ce phénomène de montée de nitrite. Après, il faut varier les distributions ; vers de vase finement hachés, vers Grindal, cyclops, larves de moustiques, flocons. Bien alimentés, les alevins ont une croissance rapide. Effectuer des changements d'eau très régulièrement avec un siphonage. Attention à la propreté du bac, hygiène la plus stricte possible.
Nourriture : Accepte toutes les petites proies vivantes, congelées et sèches ; Artémia, cyclops, vers de vase, vers Grindal, larves de moustique, flocons.
Remarques : Pour une bonne réussite en reproduction, il faut veiller à un pression osmotique très basse, pour que les œufs puissent aller à termes. Ne supporte pas une montée de nitrite. La filtration sur tourbe est conseillée, mais pas obligatoire.
Particularité : Certains Characidés qui vivent dans des eaux noires ou troubles, fabrique une molécule appelée « guanine » elle est fabriquée dans le cytoplasme de certaines cellules. Cette molécule a la particularité de créer un signal dit lumineux sur le corps du poisson et ainsi de reconnaître les siens.
Taille : Mâle, femelle proche de 4 cm.
Eau : pH: 6 à 7,2.Dureté : de 4 à 10°dGH.
Reproduction ; pH: 6,6 à 7.Dureté : de 3 à 5°dGH. Dureté Carbonatée : de 1 à 1,5°dKH.
Température : 21 à 25°C.
Reproduction 26 à 28°C.